Après une nuit de deux heures passée sur le ferry, on traverse officiellement la douane kazakhe le 21 février à 5:30. À partir de là, il nous faudra encore 25 heures de train, bus et taxi et un passage de frontière pour arriver à Khiva (en Ouzbékistan), inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO : retour sur les sentiers battus.

Aktau

Carte de l'ouest de l'Asie centrale qui montre notre itinéraire : Aktau, Beineu, Nukus, puis Khiva
L'itinéraire. Modèle de carte des années 1980 : la mer d'Aral ne ressemble plus à ça.

Le taxi qui nous mène du port de Kurik à la ville d'Aktau prend une heure et coûte 20'000 tenge (40 euros). C'est hors de prix pour la région, mais c'est ce qu'on fait payer aux rares touristes, pas de négociation possible.

À 400 petits kilomètres de Bakou, le changement de climat nous fait un choc. À travers les vitres du petit taxi, on ne voit que des plaines désertiques glacées jusqu'à l'horizon. Les paysages défilent : du plat, de la neige, quelques touffes d'herbes sèches, de temps en temps un troupeau de chameaux ou de dromadaires. Ça fait bizarre de voir un chameau dans la neige.

On somnole jusqu'aux abords d'Aktau qui semble très industrielle : les premières choses qu'on aperçoit sont les énormes cheminées qui relâchent des nuages de vapeur/fumée dans le ciel. Des kilomètres de pipeline de gaz traversent la plaine et les routes, formant des petits "tunnels" rectangulaires pour laisser passer les voitures.

Les tunnels de gaz rectangulaires

Un immeuble au style soviétique avec un grand signe "Актау" (Aktau en cyrillique russe) à son sommet

Une série de blocs soviétiques aux couleurs termes, le sol est recouvert de neige

Un panneau indiquant les directions à prendre pour aller à différents districts
Facile les adresses à Aktau : on écrit p.ex. 14-42-30 pour dire district n°14, immeuble n°42, appartement n°30. On est ici dans le district (ou "micro-raion") n°2.

À Aktau, on trouve des boulevards trop grands et des immeubles soviétiques. Certaines façades sont décorées de grandes fresques à l'effigie de héros nationaux. Il fait très froid, on glisse à plusieurs reprises sur le verglas.

Pour la première fois depuis le début du voyage, on a l'impression d'avoir traversé la frontière de l'Asie. Si dans le Caucase on regardait Clara avec curiosité, ici, c'est au tour de Robin d'attirer les regards1.

On se balade sur une promenade aménagée qui longe les eaux grises de la Caspienne au pied d'une magnifique falaise. (Un mur de grimpe potentiel ?)

On arrive à la plage d'Aktau, aux murs couleurs piscine municipale

Le long de la berge est tout aménagé, il y a un peu de neige au sol et des falaises plongeant dans l'eau

Il y a quelques cafés et quelques restaurants. La ville n'est pas très grande, mais assez vécue. On n'aura pas le temps de l'explorer plus que ça, notre train pour Beineu part le lendemain matin. On doit absolument le prendre si on ne veut pas rater une connexion qui nous amènera en Ouzbékistan.

Taxi vers la gare

Départ de l'hôtel à 6:30 du matin, on a eu une nuit plutôt longue comparée à la veille. Notre chauffeur de taxi est un amateur de musique : lorsqu'une chanson se termine, il choisit longuement la suivante d'après son envie du moment.

К​и​н​о - Муравейник

Ah, on connaît cette chanson ! Alors qu'on commence à enregistrer cet instant, le chauffeur nous demande :

(Alors si jamais, on aurait dit qu'on a une conversation entière avec le monsieur, mais on comprend en réalité très peu ce qui se passe. Si quelqu'un comprend les bêtises qui se sont dites, contactez-nous svp.)

Il nous demande quelle langue on parle, puis tente de trouver une chanson en français dans son répertoire. Peut-être celle-là ? On n'est pas sûr·es de quelle langue il s'agit, mais c'est pas du français. Il cherche un moment, et nous propose finalement un hit de 1998, en anglais.

Eiffel 65 - Blue (Da Ba Dee)

Il danse et il chante en conduisant, nous emportant dans son rythme. À 7:00, on arrive à la gare, plein·e d'énergie et un grand sourire aux lèvres.

Train pour Beineu

Il fait nuit, les gens traversent à pied des rails pour accéder à la voie où le train se trouve. Le sol et les rails sont couverts de neige. La lumière des lampadaires blanche éclaire fortement la gare.

On suit la foule qui traverse la première voie de train à pied. Il faut faire attention, ça glisse.

On monte dans un train à couchettes soviétique, le même modèle que celui qu'on avait pris pour aller de Tbilissi à Yerevan.

Le wagon est sombre. On voit le couloir entre les couchettes qui s'étire vers l'avant, une porte éclairée est à son extrémité.

On voit le soleil qui se lève bientôt sur les plaines enneigées. Les couleurs sont douces : rose-orangé, bleu pâle.
Le soleil se lève sur le désert glacé

On est surpris·es de voir à quel point ce train est confortable. Il s'agit d'un wagon-lit à compartiments "ouverts" : l'air circule bien. Il n'y a pas beaucoup de monde, on nous donne des draps propres pour la couchette, des tasses en carton, des sachets de thé et de café pour le samovar.

Un samovar par ici, ce n'est pas ça, c'est ça :

Un gros samovar en métal, intégré au design du wagon. Il y a des jauges et des pistons, et surtout un petit robinet qui verse de l'eau bouillante.

Il y en a partout depuis la Turquie, et ça a une seule utilité : chauffer de l'eau en permanence, pour pouvoir se faire une tasse de thé à n'importe quel moment. En russe, samovar signifie "bout-tout-seul". On sait que c'est faux : ceux des trains soviétiques fonctionnent au charbon.

À l'arrière du samovar, on voit un poêle, porte ouverte, où du charbon brûle. Dans le couloir, deux grands sacs de charbon servant uniquement à chauffer l'eau du samovar.

Alors que Clara fait une sieste, Robin boit son café instantané. Habituellement, il doit se contenter du café "3-en-1" qu'on trouve partout — café, sucre et lait en poudre dans un seul sachet. Mais pour une fois, on était prêt·es et on avait emporté quelques sachets de café instantané noir, sans le sucre.

À l'heure de manger, on traverse cinq wagons pour aller au restaurant. Sur le chemin, on passe des wagons surchargés et surchauffés, d'autres sont réservés aux cabines à quatre fermées (plus chères). À posteriori, on est encore plus content·es de notre wagon.

Le restaurant est digne de l'Orient-Express. Ok, peut-être pas non plus, mais ça change de nos wagons-restaurants européens, sobres, tout en plastique et qui servent des barquettes chauffées au micro-ondes. Ici, quand on dit restaurant, c'est petits rideaux aux fenêtres, fleurs et nappes sur les tables, service à table, etc.

On commande une soupe laghman et un plov. Ils nous sont servis dans des jolies assiettes en céramique, avec des concombres et carottes en décoration.

Notre voisin est visiblement éméché, il sirote une canette de bière et une bouteille de vodka déjà à moitié vide. Il nous donnera cinq fois son nom (Sirik), nous demandera cinq fois les nôtres, ne comprendra cinq fois pas celui de Clara, et se fera cinq fois (et plus) réprimander par les policiers de la table de derrière (et par les serveuses).

On se quitte en s'échangeant nos noms une sixième fois.

Paysage désertique et légèrement montagneux. Le ciel est bleu.
C'est désertique
Un cours d'eau traverse le paysage vide. Il est complètement gelé.
C'est gelé
Au milieu du désert, une dizaine de chameaux apparaissent, menés par une petite voiture.
C'est chameau-té

Beineu

Si Aktau était petite, Beineu est minuscule. C'est un village de route qui s'est développé uniquement grâce aux deux voies de train qui le traversent. On aura pris la première (orientée SO-NE) pour venir à Beineu et on prendra la deuxième (orientée NO-SE) pour repartir vers Nukus (en Ouzbékistan) le soir-même.

Ah, bizarre, la connexion pour Nukus qu'on avait prévu de prendre ne semble plus indiquée nulle-part. On va s'informer à la caisse et malheur, le train qu'on voulait prendre n'existe pas, et le prochain ne part que le surlendemain à 4:11 du matin. Changement de plan : on va passer deux nuits dans ce village perdu au milieu du désert.

Une grande place vide au coucher du soleil. Une statue de femme portant un enfant se dresse en son centre.
La place centrale de Beineu — excitante

Cette pause forcée à Beineu est peut-être bien tombée : Clara ne se sent pas bien le lendemain et on finit par passer la journée à l'hôtel. On ne se plaint pas, on a une super twin room avec un grand frigo vide, une TV éteinte, un joli éclairage néon et l'ampoule des toilettes qui saute.

Une chambre d'hôtel avec deux lits simples et lumière très blanche
Notre chambre pour deux nuits

Le jour du départ, à 2:30 du matin — franchement, faut arrêter avec ces horaires —, on sort de l'hôtel avec nos gros sacs sur le dos. On doit sûrement faire un minimum pitié dehors en pleine nuit par -10 °C, car un monsieur en voiture s'arrête à notre hauteur. Il nous conduit jusqu'à la gare.

Train pour Nukus

Des gardes vérifient nos bagages à l'entrée de notre wagon. Il est toujours de type soviétique et sans séparation entre les compartiments (on sait maintenant qu'on appelle ça platzkart, alors que les wagons avec compartiments fermés sont de type kupe). Il y a déjà beaucoup de monde dans le train, parti de Russie deux jours plus tôt. Le contrôle douanier du côté kazakh est déjà en cours.

Les quatre couchettes à une extrémité du wagon sont utilisées comme bureau de douane temporaire. Les passager·ères font la queue en se déplaçant d'une couchette à l'autre direction les douaniers. Rappelons que les couchettes sont déjà prises : on s'assied aux pieds des dormeur·ses.

Contrôle terminé, on démarre. Clara somnole assise ; la dame d'à côté et un autre groupe de femmes insistent pour qu'elle aille dormir sur une couchette vide.

Au premier plan, Clara somnole, la tête contre la fenêtre et les bras croisés. En fond, le chef de wagon en uniforme dort dans la même position.
Clara qui somnole aux côtés du chef de wagon

Deux heures plus tard, à la douane ouzbèke, les gardes font sortir les touristes du train — donc seulement nous — sans affaires, même pas la veste ("laissez tout ici et suivez-nous"). Les mots d'un grand sage nous viennent aux lèvres :

Il fait au moins... moins 8000 !
— Numérobis en Gaule

Après cinq minutes d'attente sur le quai, on entre dans le bureau de douane ouzbek, trois doigts de pieds en moins. (On n'a pas pu entrer tout de suite, parce qu'ils ont d'abord dû faire sortir tous les douaniers qui faisaient la sieste dedand. Ça sent la caserne à l'intérieur.)

Robin passe le premier sous la loupe des douaniers. On le compare à sa photo de passeport (chevelu) et l'inspecte de face, de profil, on demande un deuxième avis à un collègue, mmh... Ok, ça ira pour cette fois.

Notre wagon lui aussi est contrôlé au peigne fin. Des chiens reniflent tous les recoins pour y dénicher d'éventuelles drogues, on inspecte nos sacs et surtout nos médicaments.

Le temps de passer la douane ouzbèke, le soleil s'est levé. Une nouvelle vague de personnes montent à bord du wagon. Parmi elles, il y a de nombreuses femmes qui vendent nourriture, maquillage et habits. Elles passent dans le couloir et listent leur marchandise en criant. Le train s'est réveillé, ça tousse et ça rote de partout, c'est une ambiance qui a un certain je ne sais quoi, comme diraient les Anglais.

Clara sourit à la caméra, le regard encore fatigué. Une vendeuse passe au même moment dans le couloir et vend une marchandise à une voisine.
Clara (encore dans les vappes) et une vendeuse (très réveillée)

En voyant la dame d'à côté acheter des manti (raviolis, qui ne ressemblent pas du tout à leurs homonymes turcs), on craque et on demande à la vendeuse si elle prend par hasard de la monnaie kazakhe.

Facile : elle guide Robin vers une autre vendeuse qui lui fait directement du change à un taux imbattable. Tout se passe très vite, et sans qu'on ait le temps de dire ouf, on se retrouve avec des manti et quelques billets ouzbeks dans les mains.

Avec un sac en plastique autour de la main, Clara tient un manti à moitié mangé et plein de sauce rouge.
On nous vend les manti dans un sac en plastique, avec chacun·e un sac en plastique supplémentaire où on passe sa main pour manger sans se salir

On doit avoir l'air de se régaler, car lorsqu'on finit notre sachet, notre voisine nous offre son dernier manti. On accepte avec plaisir et lui donne en retour un peu de chocolat kazakh — noir 80%, pas sûr qu'elle ait vraiment aimé.

Tout comme dans le premier train, il y a un samovar au bout du wagon. Ici, il y a même des théières et tasses partagées en céramique, que les passager·ères peuvent rincer à l'évier et utiliser. On passe la matinée entière à finir de lire "Ali et Nino" de Kurban Said2 et enchaîner les théières. Notre voisine boit aussi du thé vert qu'elle fait infuser avec un peu de lait — à la façon de la région.

On voit Robin avec un grand sourire et un petit bol de café entre les mains. On aperçoit également les voisins sur les couchettes d'à côté.
Robin entre deux théières avec un café instantané et un morceau de chocolat
Vue du paysage désertique et plat de notre fenêtre
La majorité du paysage qui défile : plat

Le trajet de Beineu à Nukus durera environ 13 heures. Quelques observations en chemin :

  • Par moments, le wagon s'anime et ça commence à bouger et crier de tous les côtés. On se retrouve comme au milieu d'un bazar où les femmes tâtent et négocient écharpes et maquillage.
  • À tout instant, une tête est penchée dans le couloir pour regarder ce qui se passe d'un côté et de l'autre du wagon. On fait pareil.
  • Un passager de notre wagon avec un uniforme de policier décide soudainement de vérifier nos passeports — 3 heures après la douane. Curiosité ? Ennui ? Envie de pratiquer son d'anglais ?
  • Tout le monde semble transporter des énormes cartons de biscuits rectangulaires qu'on mange avec le thé. Sont-elles moins chères/meilleures au Kazakhstan ?
  • Dans l'après-midi, le chef de bord vient retirer tous les rideaux des fenêtres du wagon.

Un quart d'heure avant l'arrivée, une jeune femme s'approche de nous, un bébé dans les bras. Elle nous aborde dans un anglais un peu maladroit, mais on est ravi·es de pouvoir échanger 2–3 phrases avec elle. Deux minutes plus tard, deux petites filles s'approchent en rigolant. "Hello!" disent-elles avec un grand sourire timide. On leur répond et immédiatement, une troupe d'enfants se matérialise derrière elles.

— Hello! What is your name?
— Hello! My name is Clara/Robin, and you?
Difficile de comprendre les réponses qui arrivent toutes en même temps :
— My name is [insérer nom]!
L'une des premières petites filles semble avoir réfléchi à sa question entre temps et lance :
— How are you?
— I'm fine, how are you?
— Mmh... I'm fine.

La dame nous explique alors que ce sont ses élèves. Ils et elles apprennent l'anglais depuis peu et n'ont pas beaucoup l'occasion de s'entraîner. Très vite, les élèves lui coupent la parole et les questions continuent :

— What is your favorite color?
— My favorite color is yellow, and you?
— My favorite color is mmh... blue.
— What is your favorite thing?
On est légèrement pris·es de court par cette question philosophique. Mais on trouve une parade : retour à l'envoyeur.
— Mmh... I don't know, what is your favorite thing?
— My favorite thing is... mmh... English.

Les enfants continuent de réfléchir et dès qu'une question leur vient en tête, ils la crient sans attendre les réponses précédentes. Les questions s'enchaînent sans répit. (Ah, c'est donc ça la célébrité.)

— What is your hobby?
— Where are you from?
— When were you born?
On leur retourne cette dernière question et la maîtresse d'école prend le temps de synchroniser les enfants. Tou·tes en chœur, ils entonnent :
— I was born in two thousand...
Petit moment de réflexion individuel, puis certain·es ajouteront twelve, eleven. On entendra aussi un :
— ... thirty!

Alors qu'on est en train de répondre à une autre question, on reçoit un gentil compliment d'une petite fille :

— You are very kïnd, prononcé avec le "i" français. La maîtresse la corrige :
kaïnd
kaïnd

Avant de nous quitter, la maîtresse nous remercie et explique que les enfants vont participer à une compétition d'anglais, mais que "it is very shy". Avec de grands gestes de la main, tout le monde nous crie "goodbye" en partant s'enfuyant.

On descend du train en gare de Nukus avec l'impression d'être des superstars. On croise la classe une dernière fois sur le quai : "Goodbye!"

Selfie de Clara et Robin en face du train Profil de notre vieux train vert et jaune. Dessus, on lit 'Ozbekistan, Nukus - Beyneu'.
On descend du train qui nous a mené de Beineu à Nukus !

Nukus

Nukus est assez grande (ça paraît même énorme après Beineu), c'est la plus grande ville de l'ouest de l'Ouzbékistan.

On y a surtout exploré les espaces intérieurs de la ville : il faisait autour de -10 °C et ça ne donne pas très envie de se balader. Malgré tout, on s'est vraiment pris·es d'affection pour Nukus. On vous en reparlera donc en plus en détails dans un article séparé !

Un carrefour à Nukus, le soleil tape malgré le froid, le ciel est d'un bleu éclatant.

De Nukus à Khiva

La réseption de notre guesthouse nous a recommandé de réserver un taxi partagé pour aller jusqu'à Urganch (grosse ville sur le chemin), puis de prendre un minibus pour Khiva.

En cherchant un peu, on trouve un bus officiel pour Urganch, 4–5 fois moins cher. Le bus part de cette station de bus tous les jours à 14:00 et coûte 30'000 som. Génial, c'est parti !

Le trajet s'avère moins génial. On a pris des bus de toutes sortes dans pas mal de pays, mais la route Nukus – Urganch bat tous les records. Voyez vous-mêmes :

On est assis à l'arrière du bus et on voit les passagères à l'avant : deux grand-mères aux foulards colorés sur la tête et une jeune femme debout dans le couloir.

On ne joue pas au marteau-piqueur tout le long. Par exemple, on a un joli bouchon sur un "pont" qui traverse le fleuve Amou-Darya. La passerelle de sept mètres de large (où voitures, bus et camions se croisent) donne l'impression qu'elle va s'écrouler à tout instant. Des plaques de tôles recouvrent les trous dans le sol, des grosses bosses et creux transforment la traversée en montagnes russes.

On traverse le pont de l'Amou-Darya dont les morceaux gelés s'éloignent en flottant aux côtés d'un bateau. En fond, un autre pont bleu.
Traversée de l'Amou-Darya. Ce joli pont stable est le pont ferroviaire, pas le nôtre.
Le rideau du bus est légèrement poussé de côté pour voir les restes d'une vieille citadelle au loin.
Une citadelle en ruines "à visiter" entre Nukus et Khiva. On la voit de loin, check.
On longe beaucoup de ces champs couverts de glace... une méthode d'irrigation ? (Les paris sont ouverts, biscotte à la clé.)

Le trajet jusqu'à Urganch dure trois heures. Le bus nous dépose à la station près du bazar, les fesses distinctement plus sensibles qu'au départ.

C'est également de cette station que les minibus (ou damas) partent pour Khiva. On repère facilement le bon véhicule grâce aux écriteaux placés sur les pare-brises — dans notre cas, Xiva.

Pour aller jusqu'à Khiva, on n'a pas pris un vrai damas, mais une version van avec plus d'espace.

Plus d'espace, mais pas tant d'espace non plus. Imaginez un van rempli de 20–30 personnes, la moitié assise, l'autre moitié debout. Les passager·ères se serrent et s'appuient les un·es sur les autres. Une dame debout passe son sac à main à une inconnue assise pour mieux pouvoir se cramponner à la barre. Un petit enfant est inséré entre deux personnes assises (inconnues également).

Le minibus se vide au fil des villages qu'on traverse, et arrive à Khiva presque vide. On descend près de la vieille-ville et passe la porte nord de la forteresse. Dédale de ruelles vides et de bâtiments en terre-paille décorés de tuiles bleues : on remonte dans le temps.

Selfie de Robin et Clara avec ma porte nord de Khiva en fond
Bienvenue à Khiva !

— clara & robin

Footnotes

  1. Les habitant·es de l'ouest du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan sont typé·es résolument plus asiatiques. On retrouvera plus de diversité en arrivant dans les grosses villes d'Ouzbékistan.

  2. C'est un pseudonyme : personne ne sait qui a réellement écrit ce livre, qui a une place particulière pour à la fois l'Azerbaïdjan et la Géorgie.

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