La première étape de notre itinéraire de Berlin à la mer était aussi la plus longue : 70 kilomètres, de la porte de notre immeuble de Neukölln jusqu'à Eberswalde.

Les dernières fois qu'on avait été faire du vélo du côté de Eberswalde, on avait pris le train. On voulait éviter la longue sortie de Berlin et arriver plus vite dans la forêt. En plus c'est pratique, il y a des directs depuis la Hauptbahnhof (35min) et Ostkreuz (40min).

Mais cette fois, on tenait à partir à vélo depuis chez nous, et comme on habite au sud de Berlin et que la mer est au nord, on a dû commencer par traverser la ville.

Note : ceci est l'article 2/6 d'une série sur notre voyage à vélo de Berlin à Usedom, en juillet 2020. Lisez l'intro dans À vélo de Berlin à la mer.

Berlin et les Pfannkuchen

Pour se motiver, on avait prévu un petit déjeuner à la boulangerie Siebert, au nord de Berlin, après être sortis du Ring (la ligne de S-Bahn qui encapsule le centre-ville).

La boulangerie Siebert est (soi-disant) la plus ancienne boulangerie artisanale de la ville, entreprise familiale depuis 1906. C'est une boulangerie-pâtisserie traditionnelle allemande.

Petit déjeuner à la boulangerie Siebert
Deux Pfannkuchen, un pain au Mohn, un Streusel à la Rhubarbe, un cappuccino et un Pott Kaffee

Pour ceux qui ne connaissent pas, les pâtisseries allemandes ne sont pas exactement légères. On en mange assez rarement à Berlin, où vous nous verrez plutôt sur la terrasse de la boulangerie française du quartier.

Mais comme les croissants se font rares quand on sort de Berlin, on a redécouvert les pâtisseries locales.

La plus connue d'entre toutes est peut-être le Pfannkuchen, spécialité de Berlin. C'est un beignet farci à la confiture, et couvert de sucre en poudre ou sucre glace.

On l'appelle parfois Berliner, plus proche du français boule de Berlin, mais pas à Berlin, sinon ce serait trop simple. Et pour compliquer encore les choses, dans le reste de l'Allemagne un Pfannkuchen est un pancake. En cas de doute, on peut dire Berliner Pfannkuchen.

Quand vous entendez Berliner, est-ce que vous pensez à cette journée de 1963, à Berlin-Ouest, où Kennedy a affirmé à une foule qu'il était un beignet ?

Si oui, préparez-vous à avoir vos illusions brisées, un peu comme quand vous avez appris que le Père Noël n'existait pas.

Ich bin ein Berliner est une façon tout à fait correcte de dire je suis Berlinois, avec ou sans le ein n'a pas d'importance. Kennedy n'a pas fait d'erreur ridicule, et la foule n'a pas ri.

C'est un mythe très répandu, que beaucoup de grands journaux ont relayé (notamment le New York Times, le Guardian et la BBC). Et votre prof d'histoire aussi.

Revenons-en au voyage à vélo.

Clara devant des panneaux de directions cyclistes à Pankow
Berlin hors du Ring, à Pankow

On vient de sortir du Ring, mais on se sent encore en ville jusqu'autour de Bernau, à une trentaine de kilomètres du centre.

Finalement, les zones de villas laissent place à une magnifique piste cyclable en pleine forêt. Un pneu plat et trente kilomètres plus tard, on arrive à Eberswalde.

Eberswalde et les Spritzkuchen

Eberswalde est une petite ville très sympa. On y était déjà venus, mais c'est la première fois qu'on y passe la nuit.

C'est une ville étudiante, dynamique, et une excellente destination pour des day trips vu sa proximité avec Berlin. On y trouve tout, même des cafés comme on les aime.

Clara arrive avec son vélo chargé de sacoches devant un café dans la vieille poste de Eberswalde
Arrivée au café de spécialité Alte Post

Mais si vous passez un jour par Eberswalde, il y a une chose en particulier que vous ne devez pas rater : le Spritzkuchen.

Robin - Comment tu décrirais le Spritzkuchen ?

Clara - Un donut avec un air de churro.

Le Eberswalder Spritzkuchen est la pâtisserie locale. C'est un donut en forme d'étoile, couvert de sucre-glace. Il a été inventé en 1832 par un certain Gustav Zietemann, qui en vendait comme des petits pains (ha !) à la gare de Eberswalde.

Goûtez-en à la boulangerie Wiese, ou à leur café Gustav (hommage à l'inventeur de la pâtisserie) sur la place du marché.

Clara mange un Spritzkuchen sur la place du marché de Eberswalde

On dit que les locaux détestent qu'on compare Eberswalde à Berlin. Bien sûr ce sont deux villes différentes, mais elles ont aussi beaucoup en commun. C'est un peu comme entre le Pfannkuchen et le Spritzkuchen : pas vraiment la même chose, mais au final, ça reste des beignets.

À Eberswalde, on est peut-être hors de Berlin, mais on est encore loin de la mer.

Pfannkuchen : Bäckerei Siebert, Schönfließer Straße 12, 10439 Berlin
Spritzkuchen : Bäcker Wiese, Friedrich-Ebertstr. 13, 16225 Eberswalde

— clara & robin

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