Fin janvier, on a passé une semaine dans le Sud-Laos après notre visite de la grotte de Konglor. On y est allés pour le plateau des Bolovens, la principale région productrice de café au Laos (un peu l'équivalent de Đà Lạt au Vietnam). Impossible de rater ça !

On arrive à Paksé, chef-lieu du Sud-Laos et deuxième plus grande ville du pays... avec ses 60'000 habitants.

Robin dans une rue déserte à Paksé

Aucun immeuble ne dépasse les trois étages, et la colonisation se fait encore ressentir dans l'architecture : pensez voûtes, colonnes, balcons... En plus, on entend beaucoup parler français dans les rues. C'est visiblement une destination appréciée des francophones, où certains se sont même installés pour ouvrir un restaurant, une boulangerie traditionnelle, ou encore un bar à vin. On s'y sent dans un village du Sud de la France, avec des tuk-tuk en bonus.

Prenons de la hauteur

Mais on est pas venus pour boire du vin. Le café pousse en altitude sur le plateau des Bolovens, à une heure de route de Paksé. Le meilleur moyen d'y aller est de louer une moto (comme si Hà Giang ne nous avait pas suffit).

On se retrouve chez Miss Noy Motorbikes, où Noy et son mari Yves louent des Honda Wave 110cc depuis maintenant 4 ans à tous les francophones de passages. Yves (imaginez un grand belge tout blanc) nous parle des itinéraires possibles, des lieux et cascades à visiter, des guesthouses où dormir. Il nous donne des conseils essentiels :

Ne vous baignez pas à la cascade de Tad Faek ! J'ai quatre clients qui se sont faits mordre par les poissons : deux au doigt, un au pied, un aux fesses.

Carte imprimée du plateau des Bolovens
La carte distribuée par Yves, et notre itinéraire initial (qui a beaucoup changé en cours de route)

Pour faire simple : il y a deux boucles type à faire à moto. La petite boucle de 200 kilomètres se fait en 2+ jours, la grande de 320 kilomètres en 3+ jours.

Au début, on voulait faire la grande boucle pour ne pas rater les "plus belles cascades", Tad Tayicsua. Mais au fil des kilomètres, on a décidé de passer plus de temps sur la petite boucle, moins de temps sur la route, et on a essayé de sortir un peu des sentiers battus (littéralement, on est allés sur des sentiers pas battus du tout).

On vous partage nos meilleurs souvenirs de cette semaine à moto.

Mr. Vieng

On vous présente Georges, l'oiseau semi-domestique de la famille Vieng.

Un oiseau tropical domestique chez Mr. Vieng

Mr. Vieng est producteur de café. Il était au marché quand on est arrivés chez lui lors de notre première matinée de route, mais on a été accueillis par Georges et par sa femme qui nous a servi un très bon café (deux pour Robin).

Elle et ses filles étaient en train de tisser des tissus aux beaux motifs colorés. C'est une forme d'artisanat assez répandue chez l'ethnie Katu dont ils font partie.

Clara est repartie avec une écharpe et Robin avec un bracelet.

Fandee

Avant d'arriver à Fandee, on savait pas à quel point le camembert et le bleu nous avaient manqué.

Deux chatons sur un coussin à Fandee

On a adoré passer du temps à lire et jouer avec les chatons et les chiens de Fandee, et bien sûr y dévorer des œufs cocotte au camembert ou des frites sauce au bleu.

Fandee est aussi LE lieu de rencontre des francophones à Tad Lo (le propriétaire est Français), et on y a rencontré plein d'autres voyageurs sympa autour d'une ou plusieurs Beer Lao. En plus, la famille Fandee sponsorise des enfants défavorisés du village en couvrant toutes leurs dépenses. Ils projettent de créer une structure pour former ces jeunes aux métiers de l'hôtellerie et de la restauration, que vous pouvez soutenir.

Captain Hook

Une de nos réalisations les plus enrichissantes du Laos : le café, c'est bien plus qu'une simple boisson.

Une visite au village du Captain Hook
Hook (à gauche) nous explique les bienfaits du café sous un caféier

...et on en a eu un exemple concret au village Katu du capitaine crochet (Captain Hook en anglais). Ici, on utilise le café de toutes les façons possibles et imaginables - d'un produit de nettoyage à un ingrédient pour les repas - mais on n'en boit pas. On rêve encore d'une certaine sauce cacahuète-café...

On a passé la première nuit de notre itinéraire chez Hook, et cet arrêt était sûrement le plus extraordinaire du voyage. Le village est animiste et traditionnellement très fermé. Par chance, Hook a travaillé pour une ONG américaine dans la région : il parle parfaitement anglais et comprend la culture occidentale. Il est donc en mesure d'expliquer en détails les coutumes et croyances de son village aux visiteurs qui passent par là - une opportunité unique, et des découvertes inoubliables.

Mystic Mountain

En quittant l'itinéraire recommandé par Yves, les routes asphaltées se transforment en pistes de terre et de graviers. On se perd deux fois avant de trouver notre lit pour les deux prochaines nuits.

Vue des Bolovens depuis la Mystic Mountain

C'est grâce à cette indispensable carte du plateau des Bolovens qu'on a finalement pu dénicher la plantation de café Mystic Mountain, loin des routes principales.

Mr. Khamsone produit du café sur les flancs de la colline Phu Tok, et l'exporte vert à des coffee shops tout autour du monde. Pour ses invités, il le torréfie manuellement dans un baril en métal tout rouillé.

Torréfaction du café à la Mystic Mountain

Avec du café illimité inclus dans le prix de l'hébergement, Robin tressaillait de bonheur (ou d'une surdose de caféine). Avec Kham, il a pu apprendre plein de choses sur le processus de torréfaction du café, et le préparer lui-même à toutes les sauces (y compris du café à la Beer Lao - on vous expliquera).

Depuis notre bungalow à deux pas des caféiers, on a passé deux jours à se promener à pied dans la plantation et regarder le soleil se lever et se coucher depuis le haut de la colline.

On a aussi fait des balades à moto sur les pistes reculées et cahoteuses du plateau des Bolovens. Partout, on était accueillis par un sourire, et par l'odeur des cerises de café qui séchaient devant les maisons et dans les préaux des écoles.

Les 3 cascades secrètes

Une de ces balades nous a emmenés à une succession de trois cascades secrètes.

Des cascades sur le plateau des Bolovens

On cache notre moto derrière un buisson et partage les bassins avec un petit groupe de jeunes locaux qui nous regardent avec curiosité. L'eau est froide et délicieuse.

Au retour, on coupe :

Robin traverse une rivière à moto
Ça nous arrive trois fois !

Jhai coffee house

Les baristas de Jhai préparent le meilleur café (et le meilleur petit déjeuner) du plateau des Bolovens.

Jhai, un café de spécialité sur le plateau des Bolovens

Leur café est produit en coopérative par des fermiers des environs, et tous les profits sont réinvestis dans des systèmes de purification d'eau dans des villages du plateau. On adore. C'est a Jhai qu'on boit le dernier café de notre itinéraire, avant de retourner à Paksé (avec 250 grammes de grains de Robin emmènera au Vietnam).

On se souviendra longtemps de cette aventure inoubliable sur le plateau des Bolovens ! Si vous comptez y voyager, on vous a fait une carte de nos lieux préférés :

Notre carte du plateau des Bolovens

Pour vous orienter, on recommande aussi la carte de Nicolas (M-Map no.II). Son guide du Sud-Laos est aussi un incontournable.

Deux jours plus tard, on prenait le bus pour Đà Nẵng. On vous en dira plus très bientôt 😊

Bisous 😘

— clara & robin

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