On est resté·es à Istanbul seulement quatre jours, un de moins que prévu puisqu'on a raté le train de nuit depuis Dimitrovgrad. On aurait voulu y passer au moins une semaine, mais un vol prévu pour le 1er février de Tbilissi à Bakou nous force à avancer un peu plus vite sur notre itinéraire. D'ici à ce qu'on ait le temps de trier nos photos et écrire un petit article, voilà quelques premières impressions.

  • On boit du thé à toute heure de la journée, à toutes les pauses et à tous les repas. Presque toujours avec un ou deux carrés de sucre.
  • On fume beaucoup. La cigarette est techniquement interdite à l'intérieur, donc dans les restaurants et cafés, il y a souvent une véranda chauffée qui ne compte pas comme "l'intérieur".
  • Le voile s'accompagne volontiers d'un chapeau, un béret, une casquette.
  • Les chats et chiens errants sont aimés par les habitant·es, on voit des abris et des croquettes à tous les coins de rue. Ils ne semblent pas avoir faim et sont très sociables. Il y a le plus de chats à Kadiköy (rive asiatique du Bosphore), et dans une rue de Karaköy où un monsieur les nourrit et les soigne depuis des années.
  • Certains cafés spécialisés et éclairés au néon mettent à disposition jeux d'échecs, backgammon, rummi, cartes. On y voit surtout des hommes plus âgés. On trouve aussi des plateaux d'échecs et de backgammon dans des bars à la mode de Kadiköy.
  • Les commerces s'organisent par rue : rue des librairies, rue des bijoutiers, rue des magasins de robes de mariée.
  • La police fait une campagne de pub très populaire : des voitures de police de luxe sont exposées dans des lieux fréquentés. Les gens se prennent en photo avec voitures et policiers. On a vu une Bentley à Taksim, une Audi à Kadiköy, et une Ferrari devant Hagia Sophia.
  • On voit des drapeaux de la Turquie et d'Atatürk partout. Les commerces accrochent des petites photos d'Atatürk (souvent ce portrait) sur la caisse et sur les murs. (On voit aussi des affiches du film "Atatürk II" qui passe au ciné en ce moment.)
  • Fini les cabines rouges de Londres : les vielles cabines téléphoniques de Türk Telekom ont toutes un style différent, rétro, en bois, dauphin.
  • Un passage piéton est une suggestion. On traverse quand on peut en se glissant entre deux voitures.
  • ...et en évitant les livreurs à moto, qui slaloment entre les voitures et prennent le trottoir pour aller plus vite. Ils portent un casque (décoratif), des lunettes de soleil (même de nuit) et ont souvent une cigarette aux lèvres.
  • La ville est assez polluée. On distingue à peine les mosquées de l'autre côté du Bosphore à travers le smog.
  • Des petits poteaux de 50 cm de haut bordent les rues de Kadiköy : juste assez bas pour ne pas les voir, juste assez haut pour faire mal quand on se les prend dans les tibias.
  • Le matin, on croise un vendeur de simit qui porte une corbeille de simit en équilibre sur sa tête et suit un itinéraire prédéfini à grandes enjambées en criant simiiiit.
  • On laisse les décorations de Noël jusqu'à après Nouvel An, c'est festif.

On dirait que tout se passe en même temps dans une sorte de chaos constant. Et pourtant la plus grande ville d'Europe (16 millions d'habitants) continue à fonctionner de façon assez organique. Il y a une sorte de liberté qu'on n'avait plus vue à cette échelle depuis notre voyage en Asie du Sud-Est, et on voit d'ailleurs beaucoup de parallèles. En plus il y a des chats — c'est sûr on reviendra.

— clara & robin

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