Après une petite semaine de pause à Chengdu, on est prêt·es pour un peu d'action.

Quoi de mieux que de remplacer 6 heures de TGV Chengdu-Kunming (les capitales du Sichuan et du Yunnan, respectivement) par un détour d'une semaine via des coins perdus de la région tibétaine du Kham, par des cols et plateaux à plus de 4000 m d'altitude ?

Accrochez-vous pour un carnet de route très (trop ?) détaillé, avec 89 illustrations en couleur.

La route du Tibet entre Chengdu et Kunming, et les étapes principales de notre itinéraire jusqu'à Shangri-La, inspiré par cet article (en anglais).

Jour 1 : retour en hiver

On prend un dernier café à notre auberge de Chengdu, dit au revoir aux nouveaux copains et copines, puis prend un joli car rose pour Kangding (康定, Kāngdìng / དར་རྩེ་མདོ, dar rtse mdo).

Un car rose, porte avant ouverte, dans le parking de la gare routière de Chengdu

Le car n'est pas de première jeunesse et les sièges tombent en miette, ça nous change des TGV chinois hyper-modernes. Il est assez plein, avec pas mal de gens qui doivent rentrer chez eux à Kangding, à en juger par les chapeaux de cowboy (voir plus bas).

Le paysage sur le trajet était censé être magnifique, avec une route qui remonte le long de gorges en prenant 2000 mètres d'altitude (!). Mais depuis quelques années, il y a une nouvelle autoroute qui raccourcit le trajet en passant à travers les montagnes par des tunnels interminables. On ne voit rien du tout. Tout ça pour "gagner" une heure — on est clairement perdant·es.

Comme on n'a rien vu des montagnes et pas senti qu'on prenait de l'altitude dans les tunnels, ça nous fait le même choc en sortant du car que si on avait pris un avion : il fait froid (très froid, c'est de nouveau l'hiver — combien de fois est-ce qu'on a dit que l'hiver était terminé ?1), brumeux, et Kangding est surplombée d'immenses pics rocheux. Après Chengdu, c'est un autre monde !

Une montagne embrumée au bout d'une rue de Kangding Une montagne dans les nuages se dresse derrière la place centrale de Kangding

On cherche notre hôtel, mais les adresses n'ont pas l'air de très bien fonctionner à Kangding. Tout ce que notre réservation dit, c'est "50 mètres au nord-ouest de la place centrale". Personne ne répond au téléphone, et même si on nous avait répondu, on ne sait pas comment on aurait réussi à communiquer. Coup de bol, on traduit un panneau au hasard dans une ruelle, et c'est celui de notre hôtel. Notre chambre est minuscule, pas chauffée et donc glaciale, le pommeau de douche est accroché au-dessus de la toilette turque — très économe en espace, on recommande l'astuce aux amateurs de micromaisons.

On se balade dans la ville et au fur et à mesure que le ciel s'assombrit, elle prend des airs d'une ville-casino à la Batoumi ou Macao, pas vraiment ce à quoi on s'attendait quand on imaginait la "porte d'entrée du Tibet".

On assiste aussi à notre première danse collective comme on en verra beaucoup au Tibet. Ça rappelle les danses qu'on voit dans les parcs en Chine (on vous en parlait à Ürümqi), mais ici, plutôt que l'atmosphère "chacun fait ce qu'il veut au même endroit et au même moment", il y a UN haut-parleur au milieu de la place, et tout le monde participe à une seule et même choré, toujours la même, apprise sur le bout des ongles. Toute la ville bouge en synchronicité, il y a un côté assez majestueux, comme les mouvements d'un banc de poisson. (Un banc de Tibétain·es ?)

Danse collective sur la place de Kangding, une grande ronde à la nuit tombée Rue de Kangding illuminée de nuit de lumières néon colorées

Le soir on goûte pour la première fois à la cuisine tibétaine : un plat de yak sauté servi avec des galettes (eh oui, on mange du yak avant d'en voir), une soupe de pâtes, et la découverte culinaire du jour, le fameux thé au beurre tibétain, un thé salé au beurre de dri (yak femelle) servi dans une grande carafe métallique, très épais et presque un plat en soi (la Guinness du thé ?).

Yak sauté dans un plat metallique, couvert d'une galette style pain pita Une grande carafe métallique et une tasse en céramique remplie d'une boisson blanc opaque, le thé au beurre tibétain

Jour 2 : acclimatation à Kangding

On est les premier·es étonné·es : on a survécu la nuit glaciale. Merci les matelas chauffants.

Aujourd'hui, découverte de Kangding. On reste ici deux nuits, pas parce qu'on a absolument envie de revivre l'ambiance casino ce soir, mais parce que c'est nécessaire pour s'acclimater à l'altitude. Demain on monte à presque 4000 m, et si on veut éviter le mal de tête (ou pire), mieux vaut passer une nuit de plus ici.

D'ailleurs, on commence à les sentir, les effets de l'altitude. Dès la sortie du bus on sentait que l'air était plus fin, mais il a fallu une nuit sur place pour que ça nous fasse vraiment quelque chose : on est vite essoufflé·es, se sent un peu plus lourd·es, un peu dans les nuages (figurativement et littéralement).

Kangding se veut "ville de la chanson d'amour de Kangding et de la route du thé et des chevaux".

Panneau en chinois et anglais: "Kanging Love Song hometown, Tea Horse Road city"

La chanson d'amour de Kangding est une chanson très connue en Chine, composée en 1946 par Wu Wen-ji (et basée sur une chanson folklorique de la région de Kangding)2. Les paroles parlent de nuages, de clair de lune et d'amour. (Mais pas de matelas chauffant.)

La ville en est très fière, et a fait ériger ce magnifique monument à la chanson :

Statue d'un livre de partitions ouvert à la page de la Chanson d'amour de Kangding, avec paroles en chinois et en anglais

Pour ce qui est de la route du thé et des chevaux, c'est un autre nom de l'ancienne route du thé entre la Chine et le Tibet, dont on vous parlait à Chengdu. Kangding, en tant que "porte d'entrée du Tibet", était un stop important sur cette route.

On pourrait croire qu'il y a une histoire de chevaux parce que le thé était transporté à cheval. On aurait tort : les briques de thé étaient souvent transportées à pied.

Statue d'un porteur de thé à Kunming, il a sur le dos ce qui pourrait être un matelas, mais est en fait une immense pile de briques de thé compacté Photo en noir et blanc de porteurs de thé, on voit que la statue est assez réaliste
Statue d'un porteur de thé, assez réaliste à en juger par cette image d'archive (via Wikimedia). La charge moyenne était entre 60 et 80 kilos de thé compacté en briques.

L'histoire des chevaux dans "route du thé et des chevaux", c'est parce que le thé a pendant longtemps été échangé contre des chevaux de guerre, très convoités par l'armée chinoise. (Les chevaux étaient aussi une monnaie d'échange importante entre la Chine et l'Asie centrale aux débuts des routes de la soie.)

Heureusement, il y a d'autres choses à voir à Kangding que des monuments pour la chanson d'amour et pour la route du thé et des chevaux. Pour commencer, il y a des monastères tibétains.

La cour d'un monastère à ciel ouvert, traversée de guirlandes de drapeaux de prières "loungta"

La porte du temple, Robin laisse un moine en robes rouges en sortir avant d'entrer Des dizaines de petites bougies allumées devant une grande statue colorée au milieu du temple
Monastère Anjue, ou Ngachu (安觉寺, Ānjué sì / ལྔ་མཆོད་དགོན།, lnga mchod dgon), au centre de la ville. Construit en 1654.

La grande cour d'un monastère, on voit le bâtiment où se trouvent les chambres des moines, et des montagnes cachées derrière les nuages à l'arrière

Robin redescend de l'escalier qui monte au temple aux toits dorés Des robes rouges sur une balustrade devant la chambre d'un moine
Monastère Nanwu, ou Lhamotse (南无寺, Nāmó sì / ལྷ་མོ་རྩེ་དགོན, lha mo rtse dgon), à l'extrémité sud de la ville.

Pendant notre journée d'acclimatation, on a le temps d'aller voir deux monastères sur quatre (l'un des quatre est tout en haut d'une colline, et nos poumons font la grève).

On a juste l'énergie de grimper un peu sur le sentier qui monte derrière le monastère Lhamo Tse, en direction de pâturages. Jolie vue sur la ville. Avec un peu plus de temps et de préparation, il a l'air d'y avoir des jolies randos à faire autour de Kangding.

Robin marche sur un sentier pavé ligné de drapeaux de prières Vue du monastère d'en-dessus, toits dorés devant la vallée nuageuse
Départ de la balade à l'arrière du monastère
Robin monte sur une piste de terre dans la forêt, toujours lignée de drapeaux de prières Vue de Kangding, petite ville encaissée dans la vallée nuageuse
Ça monte raide et on a vite une jolie vue de la vallée

Cette halte à Kangding aura été une bonne acclimatation physique, mais aussi culturelle ! À la fin de la journée on respire beaucoup mieux et s'essouffle moins vite, on a vu nos premiers monastères tibétains, et mangé nos premiers plats. Bien sûr, on n'est encore qu'aux portes du Tibet — et à cause du tourisme Han de masse (heureusement limité en cette saison), Kangding fait assez artificiel. Demain, on monte sur le plateau tibétain, le vrai.

Devanture d'un magasin de locations d'habits tibétains, ponchos de laine et chapeaux de cowboy.
Un magasin de location d'habits tibétains pour les touristes chinois

Jour 3 : le Far West tibétain

On prend un minibus tôt le matin direction Litang (理塘, Lǐtáng / ལི་ཐང་, li thang). La route monte, monte, monte, on entre dans d'épais nuages, de la neige apparaît sur les côtés de la route.

À travers le pare-brise de notre minibus, on voit la neige au bord de la route

Puis tout à coup, on émerge au col de Zheduoshan, à 4298 m d'altitude.

Après le col le brouillard disparaît, et on est récompensé·es par des vues incroyables.

Montagnes enneigées, ciel bleu, nuages blancs Route qui zigzague, montagnes à perte de vue, nuages blancs
Montagne arrondie couverte d'un champs de neige, nuages blancs, panneau attention tournant Encore des champs de neige sous le ciel bleu

On voit aussi nos premiers yaks (hors de nos assiettes) !

Un champs d'herbe sèche au-dessus de la route, avec plein de petits points noirs Photo floue de yaks au bord de la route
Tous les petits points noirs sur la montagne sont des yaks !

Les six heures de minibus passent vite, on ne se lasse pas du paysage. En début d'après-midi, on arrive à Litang, une petite ville perchée à 3954 m d'altitude sur une grande plaine entourée de montagnes.

Vue de Litang, la petite ville s'étend sur une plaine aride, grandes montagnes enneigées au fond.

Après avoir déposé nos sacs à l'hôtel3, on sort faire un tour.

Ici, pas un touriste. (Beaucoup prennent un bus direct de Kangding à Daocheng, quand ils ne prennent pas l'avion pour Daocheng4.) Mais il y a plein de Tibétain·es, facilement reconnaissables grâce aux chapeaux de cowboy très appréciés pour leurs bords larges : le soleil tape fort à 4000 m. Tou·tes se promènent aussi avec leur trengwa, de longs chapelets qui comptent 108 grains (chiffre sacré). Une atmosphère de Far West.

Un tibétain de dos, robe et pardessus bruns, chapeau de cowboy, chapelet trengwa à la main
Ça c'est du style
Robin en casquette passe entre deux bancs où sont assis plein de tibétains en chapeaux de cowboy
Des chapeaux de cowboy, et Robin qui n'avait pas reçu le mémo
Une femme qui porte un chapeau coloré cylindrique bordé de laine
Tiens, un autre chapeau. Peut-être ce qu'on appelle un baxia, chapeau de cuir d'agneau tibétain, porté par les femmes.
Cinq tibétains sur un banc et trois qui passent, un chapeau de cowboy et huit chapelets trengwa
Huit personnes, huit chapelets trengwa (en incluant les deux femmes cachées par les piétons — on a bien compté)

On passe devant une quantité impressionnante de "magasins de beurre", échoppes spécialisées en beurre de dri. Pas trop étonnant : ça s'utilise partout en cuisine et, comme on l'a dit plus haut, dans le thé.

Devanture d'un magasin de beurre, on voit des gros morceaux de beurre à l'arrière qui ressemblent à des fromages

En parlant de thé au beurre, on s'en reprend une théière au petit resto où on goûte au tsampa pour la première fois : des morceaux de farine d’orge grillée et compactée à l'aide de thé au beurre (encore lui).

Robin s'apprête à goûter au tsampa, trois Tibétains sur une table à l'arrière le regardent avec un grand sourire
Le groupe de Tibétain·es à l'arrière était très content de nous voir manger du tsampa et boire du thé au beurre
Clara, la main dans un gant de plastique, met un peu de yaourt sur un bout de tsampa
Tout seul, le tsampa est un peu sec. On nous recommande de l'accompagner d'un yaourt sucré.

Jour 4 : difficile, le stop en Chine ?

Un article de 2019 dit que des minibus assurent la connexion entre Litang et Daocheng (稻城, Dàochéng / འདབ་པ་, dab pa), notre prochaine destination5. Mais impossible de déterminer le lieu ou l'heure des départs.

Dans le doute, on se rend à 7 h du matin à la station de bus dont le réceptionniste nous avait parlé (sans avoir l'air très sûr de lui), tout à l'est de la ville. On espère qu'elle existe — la veille, notre minibus nous avait déposé·es au centre.

Salle d'attente vide de la station de bus de Litang

Bonne nouvelle : elle existe !

Mauvais nouvelle : elle est complètement déserte. On passe en bipant à travers le détecteur de rayons X, il n'y a personne aux caisses, personne dans la salle d'attente, personne dans le parking à l'arrière.

On ne voit pas d'horaires des bus non plus, donc on ne sait pas trop quoi faire. Est-ce qu'on attend ici ? Est-ce qu'on essaie d'aller trouver un taxi partagé au centre ? Finalement un monsieur apparaît, il vient ouvrir la petite cantine de la station. On est peut-être juste venu·es trop tôt ?

Notre espoir est vite brisé : il nous dit qu'il n'y a pas de minibus pour Daocheng. Vers midi, il y aura peut-être quelques taxis partagés.

Avant de retourner jusqu'au centre négocier avec les taxis, on décide d'essayer le stop. On avait entendu dire que c'était difficile en Chine, que peu de voitures s'arrêtent et que les chauffeurs demandent souvent de l'argent.

On se met au bord de la route. Une première voiture arrive, on lève le doigt, et elle s'arrête aussitôt. Le chauffeur nous prend à bord pour trois heures de route jusqu'à Daocheng sans nous demander un centime.

Photo de la banquette arrière de la voiture qui nous a pris en stop, Clara est à l'avant avec le chauffeur.

La communication est difficile, le chauffeur parle aussi bien anglais que nous chinois. On (Clara) arrive à comprendre qu'il vient de Litang, a trois enfants, et va à Daocheng pour le travail. À un moment, il appelle sa femme et on lui fait des coucous à travers l'écran.

Toujours dans la voiture, le chauffeur a baissé son siège et fait une petite sieste.
Un arrêt sieste très responsable sur le chemin

La route est déserte et magnifique, on ne s'ennuie pas une seconde.

Le tableau de bord de la voiture avec une route vide et un paysage montagneux Une grande montagne enneigée, un camion arrive en face La route toujours vide et une autre montagne enneigée

On passe un col à 4631 m (!) et redescend sur Daocheng, ville de basse altitude (3753 m).

Alors qu'on arrive, le chauffeur nous dit qu'il continue jusqu'à Riwa — notre destination suivante, qu'on ne pensait pas atteindre avant demain — et est-ce qu'on aimerait qu'il nous pousse ? Oui !

Mais avant de continuer, petite halte à la pagode blanche de Daocheng. On s'arrête au parking et le chauffeur nous accompagne faire une kora avec les locaux : le tour de la pagode. Attention, ça doit être fait dans le sens des aiguilles d'une montre, et un nombre de fois impair (on peut faire 1 ou 3 ou 5 tours de la pagode, mais pas 2 ou 4 ou 6). Ça n'a pas l'air de déranger les gens que des touristes participent au rituel, on nous encourage même à faire tourner les moulins à prière fixés tout autour de la base de la pagode.

La pagode blanche de Daocheng dans un paysage de collines arides. Elle est blanche, décorée d'or

On fait la kora. Des locaux marchent devant nous sur deux files, plus lent côté pagode (sur la droite) et plus rapide à l'extérieur (sur la gauche). Des drapeaux de prières et des moulins à prière sont accrochés tout le long. Plus loin sur la kora, même spectacle

On finit notre tour et repart donc direction Riwa (日瓦, Rìwǎ)6. Après un autre col (un petit, 4507 m) et une autre sieste, on arrive.

Riwa est la porte d'entrée de la réserve naturelle de Yading (亚丁, Yàdīng / ཉི་བརྟེན་, nyi brten).

L'entrée de la réserve naturelle de Yading : une grande place bétonnée au pied d'une vallée, avec des magasins de souvenirs et un grand portail avec cinq A (AAAAA), le plus haut niveau du classement des attractions touristiques en Chine

La réserve naturelle de Yading aurait été l'inspiration de la vraie Shangri-La (enfin, de la fausse).

Depuis l'entrée de la réserve, car touristique obligatoire pour monter dans les montagnes : on passe de 2900 m à 4080 m9 quand on arrive au village de Yading (亚丁村, Yàdīng cūn) où on passera la nuit.

Le village de Yading et le mont Cherenzig au fond, en forme de trapèze
Arrivée au village de Yading, première apparition du mont Cherenzig.
Le car touristique. Quelqu'un est assis une rangée devant nous : Carl
Carl

Dans le bus, on rencontre Carl, un voyageur chinois qui vient à Yading pour la première fois, après avoir voyagé aux quatre coins du pays à moto ou à vélo10. Il est très étonné de voir des touristes étrangers ici, surtout deux semaines après leur arrivée en Chine.

On a de la chance que Carl soit là, parce que notre hôtel au village de Yading est cadenassé (c'est toujours la saison basse, il n'y a pas beaucoup de monde), et il téléphone au propriétaire pour nous aider à entrer. Notre chambre n'a ni wifi, ni eau chaude, et est à peine chauffée. La douche attendra.

On a encore quelques heures avant le coucher de soleil et Carl propose d'aller faire une petite rando. On part du monastère de Chonggu à 3900 m (冲古寺, Chōnggǔ sì), où Joseph Rock a passé trois nuits en 1928, et marche une heure jusqu'au lac de Perle (珍珠海, Zhēnzhū hǎi), à près de 4100 m.

Du lac de Perle, on a une magnifique vue sur la plus haute des trois montagnes sacrées de Yading11 : le mont Cherenzig, 6032 m, qui se dresse juste en face de nous dans sa splendeur enneigée.

Le mont Cherenzig qui se reflète dans le lac de Perle. Robin et Carl sur la plateforme en bois construite à cet endroit précis pour pouvoir prendre des photos du mont Cherenzig qui se reflète dans le lac de Perle.
Photo obligatoire de Cherenzig qui se reflète dans le lac de Perle, prise d'une plateforme construite à cet effet. Carl en profite pour jouer avec son drone.

On remarque très vite que Yading n'est pas la "dernière terre vierge sur Terre" qu'elle aime prétendre être. On est même plutôt loin de là.

  1. Il n'y a pas de sentiers, mais des passerelles en métal, qu'il est interdit de quitter. Ça fait beaucoup de bruit quand on marche, et c'est difficile d'en faire abstraction pour profiter de la nature.
  2. On voit plein d'animaux ! Des oiseaux magnifiques, des écureuils mignons, des dizaines de singes. À premier abord, super, mais on se demande vite pourquoi ils n'ont pas peur et restent près des passerelles. Réponse : malgré l'interdiction, les touristes les nourrissent (pour les photographier de plus près).
  3. Il y a quand même pas mal de monde (mais rien à voir avec les pandas à Chengdu, heureusement). Les gens viennent se prendre en photo avec les montagnes sacrées en fond. Ça perd de son charme.
Carl et Robin sur la passerelle en métal, ici en escaliers, qui monte à travers la forêt. Un petit écureuil se fait nourrir sur la rambarde de la passerelle. Un singe est assis sur la rambarde de la passerelle et regarde Robin.

C'est avec une première impression mitigée qu'on rentre au village de Yading. Clara sent les effets de l'altitude et va s'allonger. Carl et Robin vont à l'unique restaurant du village, où ils rencontrent Micaela, une Londonienne qui habite à Pékin, et probablement la seule autre occidentale de la réserve en cette saison.

On veut partager un hotpot, mais pas de chance : il y a une coupure de courant dans tout le village, et le resto cuisine à l'électricité. On attend une petite heure en discutant dans le noir puis abandonne, trouve une épicerie où on achète des nouilles instantanées, et rentre chacun·e dans notre chambre.

Nouilles instantanées de Robin dans notre chambre au village de Yading
Quelques minutes après qu'on abandonne l'idée du hotpot, bien sûr, l'électricité revient. Au moins, Robin peut faire bouillir de l'eau pour ses nouilles.

Jour 5 : rando à Yading

On a rendez-vous avec Micaela et Carl ce matin à 8 h pour prendre le petit-dej ensemble puis aller marcher. Même une assiette de raviolis trop chers ne vient pas à bout du mal d'altitude de Clara. Elle vomit un coup dans la rue et décide de retourner au lit.

Micaela, Carl et Robin partent pour une rando d'une quinzaine de kilomètres presque à plat, un aller-retour du monastère de Chenggu aux pâturages de Luorong (洛绒牛场, Luò róng niú chǎng) (4150 m).

C'est huit kilomètres de passerelles jusqu'aux pâturages de Luorong, mais au moins c'est calme. Les touristes chinois y vont aussi, mais prennent un minibus électrique depuis le monastère. Ça nous étonne que la plupart des visiteur·euses d'une réserve naturelle n'aient pas envie de marcher.13 Carl aurait d'ailleurs bien voulu prendre le minibus, mais on est en majorité (Micaela et Robin, deux contre un) et il se résigne à marcher avec nous.

Des pâturages d'herbe sèche sous un grand ciel bleu. On voit le mont Chanadorje au fond, de la neige s'envole du pic et forme un nuage.
Pâturages de Chonggu au départ de la rando. La montagne pointue au fond est le mont Chanadorje, qui aurait inspiré le mont Karakal dans Les horizons perdus. C'est là-bas qu'on va, au bout de la vallée.

On commence à marcher. Micaela et Carl trouvent rigolo que Robin fasse la rando en jeans en portant sa bouteille d'eau à la main dans un tote bag.14 "On dirait que tu vas faire tes courses !"

C'est vrai que tout·es ceux et celles qu'on croise sont équipé·es comme s'ils partaient en expédition : habits techniques, sacs à dos de rando avec poche à eau, bâtons de marche, un ou deux DSLR avec trépied, et parfois un drone, de vrais Joseph Rock du 21ème siècle. Mais ces gens sur-préparés sont les premiers à prendre le minibus.

Bon d'accord, on arrête de taquiner les touristes chinois. Place aux photos.

Une falaise rocheuse derrière un lac gelé
Versant est du mont Cherenzig. Le pic enneigé est caché derrière cette falaise dont tout grimpeur·se rêve, mais qu'on ne peut pas grimper, la montagne est sacrée.
Une passerelle en bois au milieu d'une moquerplaine de pâturages où broutent quelques yaks.
La passerelle en métal est parfois remplacée par une passerelle en bois, moins bruyante et plus agréable.
Le mont Jambeyang sort des nuages Le mont Jambeyang sort encore plus des nuages, ses glaciers brillent au soleil, seul le pic reste dissimulé
Apparition du mont Jambeyang
Carl et Micaela sur une passerelle en bois le long d'un lac gelé.
Carl et Micaela
Un groupe de biches traverse un pâturage au pied du mont Chanadorje, devant un édifice couvert de drapeaux de prières.
Des biches aux pâturages de Luorong, sous le versant ouest du mont Chanadorje
Trois bébés yak noir et blancs
Des bébés yak trop mignons
Un oisau peu farouche sur la rambarde de la passerelle. Dans des buissons, un hokki blanc, gros faisan blanc à l'œil rouge.
Un joli oiseau garrulaxe géant et un poulet des montagnes hokki blanc
Un groupe de chèvres juste derrière la rambarde de la passerelle. Monsieur chèvre qui broute, et ses cornes impressionnantes.
Des chèvres bharals

Aux pâturages de Luorong, il y a un refuge où on se retrouve avec tous les touristes qui ont pris le minibus. Carl joue avec son drone dehors pendant que Robin et Micaela font une pause avec leurs nouilles et cafés instantanés. Un monsieur leur demande s'il peut les prendre en photo, et s'ensuit un shooting complet : individuellement, les deux ensemble, serrez-vous un peu. Micaela a l'air d'avoir l'habitude.

Quand c'est terminé, Robin met ses lunettes de soleil, et le monsieur tout excité ressort son appareil photo pour un deuxième tour, souris, penche la tête un peu vers la droite. On aurait dû demander qu'il nous envoie les photos.

On se sépare de Carl, qui refuse de faire le retour à pied et repart en minibus. Huit kilomètres plus tard, de retour au monastère, on retrouve Clara qui se sent un peu mieux. On va récupérer nos sacs au village de Yading (heureusement qu'on a Micaela qui parle chinois, parce que la porte est de nouveau cadenassée et il faut de nouveau aller chercher le propriétaire), et reprend le car touristique pour Riwa.

Micaela repart aujourd'hui vers Daocheng, comme nous. Elle organise un taxi partagé à un prix imbattable — il faudra vraiment qu'on se mette au chinois pour notre prochain séjour. L'heure et demie de route15 est à peine rallongée par quelques troupeaux de Yak.

La voiture slalome au milieu d'un troupeau de yaks sur la route

Micaela discute beaucoup avec le chauffeur en chinois (on est très impressionné·es). Quand elle lui dit qu'on part sur Shangri-La demain, le chauffeur super sympa s'arrête à la station de bus de Daocheng pour nous permettre de prendre nos billets avant de nous déposer à notre hôtel. Malheureusement il est 18 h 30, et les guichets ferment à 18 h : la station de bus est déserte (et de deux). Notre chauffeur de taxi essaie de téléphoner au chauffeur du minibus pour Shangri-La, sans succès. Il nous dit finalement d'être devant notre hôtel demain à 6 h : le minibus pour Shangri-La viendra nous chercher, et on pourra payer le chauffeur directement.

Micaela discute avec le chauffeur de taxi sur la route pour Daocheng.

Toute cette conversation se fait par le biais de Micaela, bien sûr. Notre chinois se limite à "bonjour", "merci" et commander à manger, et le chauffeur connaît exactement quatre mots d'anglais : "yes", "bus" et "how much". Sans Micaela, ça aurait été compliqué.

À Daocheng, on prend notre première douche chaude en trois jours, et fait nos adieux à Micaela autour d'un repas tibétain (soupe de beurre de yak au yak, etc.). Demain, elle continue direction Litang, et on redescend sur Shangri-La.

Repas tibétain : soupe de beurre pour Robin, porridge pour Clara, galette et salade de concombres au piment à partager.

Jour 6 : trouver Shangri-La

À 5 h 50, encore nuit noire, on est devant notre hôtel, prêt·es avec nos sacs à dos. On y croit qu'à moitié et on a un plan B : si le minibus ne vient pas, on remonte se coucher, et plus tard dans la journée on va à la station acheter un billet pour demain.

À 6 h pile, des phares apparaissent au bout de la rue et un minibus noir arrive. Ça a marché ! On remercie intérieurement notre chauffeur de taxi d'hier, qui a miraculeusement réussi à contacter le minibus.

Le trajet jusqu'à Shangri-La dure plus de sept heures. On voit le soleil se lever derrière les montagnes, passe un col à 4673 m, puis on s'enfonce dans les gorges de la rivière Shuoyi, que la route longe jusqu'à ce que la Shuoyi se jette dans le fleuve Yangtsé (ici appelé rivière Jingsha).

Photo dans le minibus, on voit la lumière rouge de l'aube par le pare-brise.
Lever de soleil avant le col
Changement de minibus au bord de la route, on sort tous les sacs et les remet dans le minibus suivant. Toilettes publiques, deux portes marquées d'un caractère chinois, homme et femme probablement.
Pause pipi et changement de minibus. Toilettes de gauche ou de droite ?
Des maisons blanches aux toits plats et de forme légèrement trapézoïdale, décorées d'une bande de motifs colorés au niveau du toit. Les gorges de la Shuoyi, les falaises se reflètent dans l'eau verte.
Cette même architecture dans tous les villages qu'on passe avant les gorges de la Shuoyi.

Entre temps, on quitte aussi le Sichuan et arrive dans la province du Yunnan. Puis on repasse au Sichuan et rerepasse au Yunnan. Ça tourne beaucoup.

Et finalement, on arrive à Shangri-La !

Une porte de ville impressionnante aux allures de temple.
Porte nord de la vieille ville de Shangri-La

Si ça paraît un peu artificiel, c'est parce que ça l'est. Une grosse partie de la vieille ville de Shangri-La a disparu dans un incendie en 2014, et tout a été reconstruit dans un style d'époque. Ça ressemblait peut-être à ça dans les grandes lignes, mais maintenant, les rez sont des commerces avec des belles vitrines, et les premiers étages sont des restos tibétains "traditionnels".

On retrouve les princesses dont on vous parlait à Xi'an et ailleurs.

Une princesse en habits blancs pose dans la rue. Une autre princesse en rose pose avec un moulin à prière devant un stupa.
Un magasin de location d'habits tibétains. Devant un autre magasin de location d'habits, une tenue composée d'une longue jupe et d'un crop top blancs, d'une coiffe en or, et de deux grandes ailes blanches. Un ange ?
Les magasins de location d'habits de princesse, parfois plus traditionnels, parfois plus... fantaisistes.

Ici, l'industrie va plus loin que tout ce qu'on a pu voir auparavant. On voit des princesses (et des princes) PARTOUT, et il y a même des femmes qui louent des vrais agneaux pour les photos.

Une femme propose un service de location d'agneau. Un couple habillé en tibétains avec des fourrures et un arc, accompagné d'un photographe.
Location d'agneau

Shangri-La est un semblant de Tibet assez bizarre et dérangeant, destiné aux touristes Han et à une poignée d'occidentaux attirés par le nom de la ville (le branding, ça fonctionne). Il y a aussi apparemment un temple très connu, qu'on a fui.

Le soir on retrouve Carl, qui est arrivé à moto dans la journée. On fait les touristes comme tout le monde : on mange un hotpot de yak, va aider à tourner le gigantesque moulin à prière de la ville, regarde (et participe) aux danses collectives16, boit un bubble tea au lait de dri.

Hotpot de yak avec Carl, avec plein d'accompagnements Robin aide à tourner un énorme moulin à prière équipé de poignées. Il a l'air de tirer fort, une princesse derrière lui a plutôt l'air de se faire tirer.
Une bouche d'égoût de Shangri-La décorée d'un yak.
Les seuls yaks qu'on a vus à Shangri-La, c'est sur les bouches d'égoût

Jour 7 : fuir Shangri-La

On ne reste qu'une seule nuit à Shangri-La, et s'empresse de quitter le parc d'attractions dans le premier train (sur la toute nouvelle ligne pour Dali via Lijiang)17.

Robin se prépare un café filtre sur un banc de la gare de Shangri-La. Un TGV flambant neuf en gare de Shangri-La
Robin se fait un café en attendant le train, grâce au thermos retrouvé

On passera deux nuits à Dali avant de terminer note descente vers Kunming.


À part nos sentiments mitigés sur la ville d'arrivée, on a adoré cette traversée du Kham entre Chengdu et Shangri-La !

On se souviendra des routes magnifiques et interminables, des montagnes à perte de vue, des cols enneigés, des lacs gelés, des cowboys de Litang, de la kora de la pagode de Daocheng, des drapeaux de prières colorés, des yaks adorables, des yaks délicieux, du tsampa et du thé au beurre brûlant, des paysages grandioses de Yading.

Mais surtout, on se souviendra de la gentillesse et de la générosité de celles et ceux qu'on a croisé·es et qui nous ont aidé sur la route : le monsieur qui nous a pris en stop de Litang à Riwa, le chauffeur du taxi qui nous a arrangé des places dans le minibus pour Shangri-La, Carl et Micaela qui ont rendu notre séjour à Yading mémorable et nous ont aidé·es à survivre sans parler chinois. Merci à toutes ces personnes !

Et maintenant, l'hiver, c'est fini.

— robin & clara

Footnotes

  1. Au moins deux fois : la première en arrivant à Shymkent par une journée assez chaude pour être en t-shirt, et la seconde à l'arrivée des beaux jours après une grosse neige à Almaty (où Robin a abandonné sa grosse veste d'hiver qui tombait en miettes). En ressortant les shorts à Xi'an, on n'imaginait même pas qu'on aurait de nouveau froid... oups.

  2. Et qui a été interprétée par des dizaines d'artistes chinois au fil des années. Par exemple, voilà une version plus moderne.

  3. Il faut commencer par réveiller le réceptionniste qui fait sa sieste derrière le comptoir. Au début on ne le voit même pas, caché comme il est sous un tas de couvertures. On a pourtant fait du bruit en entrant, mais ça n'a pas l'air de l'avoir dérangé. On commence par la méthode douce : on l'appelle doucement, puis de plus en plus fort, on tape sur le comptoir. Le téléphone se met à sonner juste à côté de ses oreilles, il ne bouge pas d'un poil. Est-ce qu'il est vivant ? Clara fait finalement le tour du comptoir et le secoue — il se lève, nous tend notre clé, et se recouche.

  4. L'aéroport de Daocheng Yading est l'aéroport commercial le plus haut du monde (4411 m) ! Il a ouvert en 2013 pour desservir la grosse attraction touristique de la région : la réserve naturelle de Yading (on y reviendra).

  5. Conseil pratique : on a beaucoup aimé l'atmosphère de Litang, et à refaire, on essaierait d'y rester un ou deux jours complets. Mais la pression de notre visa de 30 jours a eu raison de nous, et on n'y a passé qu'une nuit. Si vous venez dans la région, ça vaut la peine de ne pas aller tout droit jusqu'à Daocheng, et de s'arrêter ici !

  6. En 2012, le village de Riwa a été renommé Shangri-La (香格里拉, Xiānggélǐlā), comme le nom de notre destination finale, dans la province voisine du Yunnan. On expliquera pourquoi. Certains (comme notre chauffeur) l'appellent aussi Daocheng-Yading (稻城亚丁, Dàochéng-Yàdīng). Pour éviter la confusion, on garde "Riwa" dans cet article. Et au cas où ça changerait encore de nom, c'est ici sur une carte (on espère que ça ne bougera pas).

  7. Le mini-documentaire Where is Shangri-La sur YouTube (en anglais) résume bien cette recherche de la "vraie" Shangri-La (avec des belles images de Yading en prime).

  8. Preuve en musique : Our Shangri-La de Mark Knopfler, Shangri-La du Electric Light Orchestra, ou bien sûr Shangri-La des Kinks.

  9. Toutes les élévations pour la réserve naturelle de Yading sont à prendre avec des pincettes : les chiffres qu'on trouve peuvent différer de quelques dizaines de mètres. Mais ça devrait être correct dans les grandes lignes.

  10. Preuve à l'appui : il nous montre son appli aMap (l'équivalent de Google Maps en Chine), couverte de petites étoiles du Xinjiang au Guangdong, de Pékin au Tibet. Très impressionnant.

  11. Les monts Chenrezig (6032 m) (仙乃日, Xiānnǎirì), Jambeyang (5958 m) (央迈勇, Yāngmàiyǒng), et Chanadorje (5958 m) (夏诺多吉, Xiànuòduōjí). Les noms en tibétain signifient (et représentent) la compassion, la sagesse, et la force, respectivement.

  12. Conseils pratiques : si vous voulez faire de la rando à Yading, visez entre mai et octobre. On nous a dit qu'au printemps les pâturages sont en fleurs, et qu'à l'automne les couleurs sont magnifiques. L'été est un peu pluvieux, mais au moins l'accès aux lacs n'est pas interdit à cause de la neige. Dans l'idéal, on viendrait avec une tente et ferait la kora en deux jours (rando décrite étape par étape (en anglais)), avec une nuit à Riwa avant, et une nuit après (dormir au village de Yading ne vaut pas la peine, c'est cher et il faut de toute façon prendre le car pour aller au départ des randos). Les randonneur·euses chevronné·es peuvent même se lancer dans la vraie expérience Joseph Rock et partir en trek pendant plusieurs jours sur la fameuse "grande kora" (récit ici (en anglais)) (ou en territoire inconnu à l'aide d'un·e guide).

  13. ...au fond, ça ne nous étonne plus vraiment, on commence à comprendre comment le tourisme fonctionne par ici. C'est pour ça qu'il n'y a pas une montagne sans un téléphérique (ou plusieurs téléphériques), pas un parc naturel sans routes bétonnées et voiturettes ou minibus touristiques. Carl le justifie au nom de l'accessibilité : même grand-maman peut venir voir Cherenzig. En pratique, la plupart des utilisteur·trices des téléphériques auraient très bien pu marcher. Ça nous permet aussi de mieux comprendre le tourisme chinois en occident : les tours organisés, les cars touristiques, monter-en-téléphérique-prendre-ses-photos-et-redescendre, etc. : c'est simplement comme ça que ça se fait ici.

  14. Même pas de thermos, parce qu'on a déjà perdu notre thermos tout neuf (acheté à Kangding). Probablement à Riwa, au resto ou dans le taxi.

  15. En passant par Riwa, on demande à s'arrêter au resto, et on retrouve notre thermos ! Oh joie.

  16. À une des danses, Carl nous dit que la playlist qui tourne est une playlist de "musique rouge" : des chansons de propagande révolutionnaires à la gloire du parti et/ou de l'Armée rouge.

  17. Le nouveau train simplifie vachement la fuite de Shangri-La — une pensée pour Mallinson qui n'a pas eu la même facilité. (Pas compris ? Lisez Les horizons perdus)

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